Les derniers nés parmi les milléniaux – qui ont vu le jour entre 1980 et 2000 – vont souffler leur 18ème bougie cette année. Ce sont des digital natives, qui ont grandi avec Internet et deviennent progressivement parents. Cette génération grandit, évolue et se fragmente : les jeunes de la génération Y commencent à fonder leur propre famille. Les habitudes des parents façonnent le rapport au numérique des enfants. Les parents sont connectés, leurs enfants sont exposés aux écrans.
Quel est le rapport des parents à Internet et aux écrans ? Et quel est celui de leurs enfants de moins de 8 ans aux écrans ?
Pour répondre à ces interrogations, la faireparterie a interrogé, avec l’institut de sondage GECE, 1 011 jeunes parents dont les enfants sont âgés entre 0 et 7 ans sur ce sujet d’actualité.
Les parents et Internet
Internet fait partie intégrante de notre quotidien : 91,5 % des parents d’enfants de moins de 8 ans utilisent Internet tous les jours. 36 % des moins de 30 ans passent quotidiennement plus de 5 heures sur Internet. Seuls 7,5 % ne vont pas sur Internet tous les jours, en particulier les parents du côté des 45 ans et plus. Par ailleurs, un peu plus d’un parent sur deux (52 %) affirme être accro à son smartphone.
Pourquoi utiliser internet en tant que futurs et jeunes parents ?
Internet est une ressource précieuse pour aider les jeunes parents à s’informer et à éduquer leurs enfants. 46 % déclarent se sentir mieux informés grâce aux sites spécialisés dans la parentalité.
Parmi eux, 35 % des parents interrogés consultent des sites Internet ou des blogs consacrés aux enfants et à la parentalité. 31 % suivent également les pages dédiées aux parents sur les réseaux sociaux ou sont inscrits dans un groupe ou réseau de parents. Pour finir, 1 % des répondants ont même créé leur propre blog autour du sujet.
Ces chiffres démontrent le rôle essentiel que joue désormais Internet dans la parentalité. C’est devenu un allié indispensable et un véritable soutien.
Les femmes ayant moins de 30 ans et les parents de très jeunes enfants (moins d’un an) sont les premiers à avoir recours à Internet et aux réseaux sociaux pour s’informer ou se renseigner.
– Plus de la moitié des parents estiment qu’Internet leur permet d’être mieux informés que les générations précédentes sur la parentalité.
– Pour 22 % des répondants, Internet est un outil qui les aide à être de meilleurs parents.
Ainsi, une majorité des parents s’estiment mieux informés que leurs parents à l’arrivée d’un enfant grâce à Internet. Cela traduit un véritable écart générationnel et le besoin des parents de se sentir soutenus dans leur nouveau rôle.
Annonce de la grossesse et de la naissance
Si de nos jours, les parents sont hyperconnectés, c’est moins le cas lorsqu’il s’agit pour eux d’annoncer l’heureux événement. En effet, 81 % des jeunes parents ont annoncé la grossesse en personne à leurs proches, et/ou au téléphone pour 37 % des personnes sondées.
Les femmes sont un peu plus adeptes d’Internet que les hommes pour l’annonce de la grossesse (26 % contre 20 %). Par exemple, en publiant une photo de l’échographie ou en annonçant la grossesse en ligne, les parents créent une empreinte numérique de leur enfant à l’état d’embryon.
Parmi les moins de 30 ans de la génération Y, un quart annoncent la grossesse sur Facebook. Ce chiffre tombe à 18 % chez les plus de 30 ans.
Même si l’annonce via Internet reste fréquente (23 %), seuls 2 % des jeunes parents ont eu uniquement recours aux réseaux sociaux pour annoncer l’heureux évènement : il y a de bonnes nouvelles que l’on préfère annoncer de vive voix.
En ce qui concerne la naissance, 62 % des jeunes parents ont annoncé la naissance en face-à-face et/ou par téléphone (51 %). 33 % ont envoyé un SMS et 29 % ont eu recours à Facebook. Ce dernier reste le réseau social de prédilection des jeunes parents pour faire part de leur bonheur en ligne.
Par ailleurs, 25 % ont envoyé un faire-part papier pour annoncer l’heureux évènement. Ce chiffre grimpe à 36 % parmi les CSP+.
Utilisation des écrans chez les moins de 8 ans
Le paysage numérique évolue rapidement, au même titre que le rapport des enfants au digital. L’exposition aux écrans fait désormais partie intégrante de la vie familiale. L’étude a démontré précédemment que 92 % des parents consultent Internet quotidiennement. Cela impacte le lien que développent leurs enfants aux écrans, mais dans quelle mesure ? Et quels sont les différents usages numériques des enfants ?
Les résultats ci-dessous démontrent que l’utilisation des écrans par les enfants est particulièrement prononcée. Mais elle est majoritairement encadrée par les parents.
89 % des enfants de moins de 8 ans utilisent un écran tactile.
L’utilisation d’écrans interactifs augmente avec l’âge des enfants. Ainsi, à 6-7 ans, une large majorité des enfants y sont familiers. Cette utilisation se fait le plus souvent sur une tablette classique (32 %) ou sur un smartphone (29 %). Les tablettes pour enfants sont quant à elles utilisées minoritairement (16 %).
A partir de 3 ans, la majorité des enfants utilisent un écran interactif.
Quelques chiffres-clés :
– 80 % des enfants s’intéressent aux écrans
– 48 % jouent sur des applications
– 31 % jouent sur le smartphone de leurs parents
– 28 % des moins de 8 ans préfèrent les écrans interactifs aux jouets traditionnels
– 26 % des moins de 8 ans maîtrisent la souris et jouent sur l’ordinateur
L’utilisation d’un assistant vocal (4 %) chez les enfants et les inscriptions sur les réseaux sociaux (classiques ou pour enfants, 3 %) sont moins fréquentes. Mais elles témoignent d’un bouleversement sociétal du rapport au digital chez les moins de 8 ans.
Dans le même sens que précédemment, l’exposition aux écrans augmente avec l’âge des enfants. Une minorité de parents incitent également leurs enfants à utiliser des écrans, afin qu’ils ne prennent pas de « retard » dans l’apprentissage du numérique. Cela concerne 12 % des enfants.
Une nouvelle génération biberonnée au digital
De nos jours, la majorité des enfants héritent de leur empreinte numérique. Une grande partie des parents postent des photos de leur(s) enfant(s) sur les réseaux sociaux. Ce phénomène est désigné en tant que « sharenting », néologisme issu de la contraction de « share » (partager), et « parenting » (être parent).
C’est alors que se pose la question de l’empreinte numérique des enfants et de la protection de leur vie privée en ligne. L’empreinte numérique désigne l’ensemble des traces laissées volontairement (ou non) par un utilisateur sur le Web (serveurs, messageries, moteurs de recherche, etc.).
La quasi-totalité des parents sondés (90 %) créent une empreinte numérique à leur(s) enfant(s).
Cet enjeu est au centre d’un intense débat au niveau international depuis plusieurs mois. Ce débat a été amorcé depuis l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement général sur la protection des données) au sein de l’UE.
Non sans raisons : chaque jour selon l’UNICEF, plus de 175 000 enfants se connectent à Internet pour la première fois de leur vie. Cela représente un enfant toutes les demi-secondes.
Publication de photos des enfants sur les réseaux sociaux
Au total, près de deux tiers des personnes interrogées ont déjà publié des photos en ligne où l’on voit le visage de leur(s) enfant(s). Parmi les parents ayant pris part à l’étude, 36 % ont déjà utilisé une photo de leur enfant comme photo de profil. Seuls 13 % des parents veillent à publier uniquement des photos où l’on ne voit pas le visage de leur enfant.
La publication de photos reste moins répandue chez les parents ayant un bébé de moins d’un an. Elle augmente avec l’âge des enfants, en passant de 48 % à 79 % pour les parents dont le dernier enfant a 6 ou 7 ans.
Les moins de 30 ans et les femmes sont plus nombreux que les autres à laisser une empreinte numérique à leur(s) enfant(s) sur Internet.
29 % des parents d’enfants de moins de 8 ans autorisent leurs proches à publier des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux. Cette pratique est plus habituelle à partir du moment où l’enfant a plus de 3 ans.
L’envoi de photos par messagerie instantanée
Qu’en est-il de l’utilisation de messageries instantanées comme WhatsApp et Facebook Messenger ? 79 % des parents d’enfants de moins de 8 ans ont déjà envoyé des photos de leur(s) enfant(s) via une messagerie instantanée. 39 % le font même régulièrement.
Les mesures instaurées par les parents concernant l’utilisation des écrans
La quasi-totalité des parents instaurent des règles pour encadrer l’utilisation des écrans par leur(s) enfant(s).
Seuls 3 % des parents interrogés ont déclaré n’avoir mis aucune règle en place. Parmi les 97 % de parents qui ont mis des mesures en place, notre étude a révélé deux types de comportements pour protéger leur(s) enfant(s) : l’encadrement de l’accès aux écrans et celui de l’accès à Internet.
En moyenne, les parents mettent en place entre 3 et 4 mesures pour protéger leurs enfants et leur apprendre un usage plus sûr du numérique. Aussi, près d’un quart des parents éloignent leurs enfants des écrans. Leur motivation principale est fondée avant tout sur la peur qu’une surexposition entraîne ultérieurement des déficits d’attention et de langage.
Les parents ne font pas que surveiller le rapport de leurs enfants aux écrans, mais surveillent et paramètrent également l’accès à Internet.
Un quart des parents dialoguent avec leurs enfants sur les risques liés à l’utilisation d’Internet.
Les croisements selon l’âge, le sexe et la situation professionnelle des parents ne mettent en évidence aucune différence significative sur ce point. L’implication des parents quant aux relations enfants/écrans confirme l’existence d’un nouveau type d’apprentissage qu’ils doivent transmettre dans un monde de plus en plus digitalisé.
Retrouvez l’étude complète de La Faireparterie sur ce lien.
Envie de nous suivre sur les réseaux sociaux ? Facebook & Instagram